Veille 13 Labo E&MISE

Les actualités, articles et outils à saisir de l’Observatoire de l’Evaluation d’Impact Social de l’ESSEC

Avril 2022

 

Événements et actualités du secteur

 

En France

  • Le Labo E&MISE de l’ESSEC et l’Impact Tank ont organisé le 2 avril un atelier de réflexion suite au Panorama de l’évaluation d’impact social 2021. 50 acteurs et actrices de l’innovation sociale se sont réunis pour échanger sur les pratiques des opérateurs sociaux, financeurs et structures évaluatrices, et travailler autour de  trois thèmes  : 1/ Comment évaluer l’impact territorial ? 2/ Vers une harmonisation et une digitalisation des pratiques d’évaluation d’impact social ? 3/ Qui sont les évaluateurs en matière d’impact social et  quelles étapes sont nécessaires à la professionnalisation du secteur ? Un compte rendu de l’événement est disponible ainsi que les slides présentées en séance.
  • Étoile de Progression France a tenu un webinaire le 14 avril (disponible en replay) pour faire découvrir les étoiles de progression des parents, des enfants et des jeunes. L’étoile de progression est un outil de soutien et de mesure du changement. Les étoiles présentées permettaient notamment d’accompagner les compétences parentales, le lien parent-enfant et l’amélioration de la situation globale des familles. Le 12 mai prochain aura lieu un nouveau webinaire pour présenter les étoiles permettant d’accompagner des personnes âgées, des personnes en situation de handicap ou ayant des problèmes de santé. Le 16 juin, un webinaire présentera les étoiles dédiées aux personnes accompagnées dans leur parcours d’insertion, notamment sur le plan du logement et de l’emploi.
  • Suite à son évaluation de l’emploi accompagné conduite sur 2021, l’Ansa (Agence Nouvelle de Solidarités Actives) a complété son analyse avec une approche sur les coûts évités, dont les résultats ont été partagés via des ‘webinaires express’ mi avril. L’ANSA a comparé les effets du dispositif sur 302 personnes en les interrogeant sur leur situation un an avant et un an après leur entrée dans le dispositif. 3 indicateurs ont été retenus : le coût évité d’une journée d’hospitalisation complète en hôpital psychiatrique, le coût évité du versement des indemnités journalières liées à un arrêt de travail pour maladie, le coût évité du recours aux aides financières de minima sociaux (ARE, AAH, RSA). On passerait de 7,6K à 6,6K€ de dépenses par personne par an, soit une diminution de 13%.
  • Suite à l’évaluation d’impact social de la BSE (Banque Solidaire de l’Equipement) conduite en partenariat par les cabinets de conseils KOREIS et HAATCH sur 1300 bénéficiaires en 2020, Emmaüs Défi a organisé un webinaire le 12 avril pour partager son étude sur les coûts évités pour les acteurs publics et les bailleurs sociaux (replay disponible). En voici les chiffres clés : 165K€ de coûts évités sur 1 an pour les acteurs publics et les bailleurs sociaux grâce à une diminution du taux d’impayé. Le webinaire a également permis de diffuser une analyse des coûts évités pour les entreprises en prenant pour exemple le cas de l’entreprise de matelas Tediber (comparaison des coûts d’un reconditionnement/revente par rapport à un don à la BSE suite à un retour client).
  • Le 7 juin prochain aura lieu un webinaire sur la méthodologie de l’évaluation d’impact social organisé par l’Avise, inscriptions ouvertes. Ce sera l’occasion d’avoir les retours d’expérience de 2 porteurs de projet ayant mis en place la démarche.

 

A l’international 

  • Le J-PAL a lancé en avril l’Egypt Impact Lab, en collaboration avec le ministère égyptien de la planification et du développement économique, et avec le soutien de partenaires fondateurs. Le laboratoire vise à renforcer l’efficacité des politiques égyptiennes de réduction de la pauvreté en évaluant rigoureusement les programmes gouvernementaux et en utilisant les résultats pour éclairer les décisions de passage à l’échelle. Ce travail sera concentré sur les principales priorités du gouvernement, notamment la réduction de la pauvreté dans les zones rurales égyptiennes, l’amélioration de l’efficacité des programmes de protection sociale, la promotion du développement des microentreprises et l’autonomisation des femmes par l’accès aux opportunités économiques et au planning familial.

 

Rapports d’impact

 

En France

  • En partenariat avec Archipel&Co, une agence d’innovation et d’entrepreneuriat à impact, Leboncoin, plateforme de seconde main, a réalisé et publié l’évaluation d’impact de son site internet. Selon le rapport, 79% des utilisateurs se sentent fiers d’eux après avoir réalisé une transaction sur le boncoin, les acheteurs Leboncoin” économisent  en moyenne 254€ par an (achats réalisés sur Leboncoin vs achats de produits neufs) ce qui permet “un coup de pouce financier utile voire indispensable” pour 52% des utilisateurs.
  • Réalisée par le cabinet Improve, l’Association LAZARE qui développe des colocations solidaires entre sans-abris et jeunes actifs a publié les résultats de son évaluation d’impact. Les colocataires bénéficient d’un accompagnement social : ‘63% de ceux qui ont connu la galère sont confiants pour l’avenir depuis leur arrivée’. Ils bénéficient d’une aide à la réinsertion : 85% des colocataires ont un projet personnel ou professionnel alors qu’ils n’étaient que 25% avant leur arrivée à LAZARE.
  • Dowino, un studio de création a publié l’évaluation d’impact social de son serious game “Cobra Zero”, outil de sensibilisation à la prise en compte du handicap en entreprise. Le jeu pousse les joueurs handicapés à davantage demander de l’aide à leurs collègues en cas de besoin (déclaration de 66% des porteurs de handicap de l’échantillon y ayant joué). Il aide à comprendre les liens entre RQTH et poste de travail (33% des répondants). 37% des répondants non handicapés pensent avoir changé de regard sur les personnes handicapées.

 

A l’international

  • Simon Briole, Marc Gurgand, Eric Maurin, Sandra McNally, Jenifer Ruiz-Valenzuel et Daniel Santin, équipe constituée dans le cadre de plusieurs écoles, dont Paris School of Economics et London School of Economics, publient les résultats d’une évaluation randomisée portant sur le programme ACT, financé par Erasmus+, mise en œuvre dans un large échantillon d’écoles secondaires en Espagne, en France et en Grèce. Le programme évalué amène des élèves à réaliser des projets collectifs de citoyenneté sous la supervision d’un enseignant. Le programme augmente de manière significative l’altruisme des élèves, leur conscience politique ainsi que la qualité de leur relation avec les autres et leur respect des règles de la vie scolaire (moins de sanctions et d’absences).
  • Social Value UK partage le rapport SROI du Turkish Grameen Microfinance Program (TGMP), créé grâce aux connaissances techniques transmises par le professeur Yunus. Le SROI obtenu est 4,05 (soit pour 1 livre turque investie on obtient 4,05 livre turque de valeur sociale créée) et les principaux impacts identifiés pour les micro-entrepreneurs bénéficiaires sont le sentiment de respect, le bien-être émotionnel et l’augmentation des compétences financières. Le stress financier et les conséquences négatives sur la vie de famille ont été identifiés comme des impacts négatifs de l’action.
  • Social Value UK partage aussi le rapport SROI du programme « Communautés d’enseignants » (Teachers communities) mis en œuvre par l’association turque KODA (Köy Okulları Değişim Ağı – Réseau de changement des écoles rurales) à Harran et Diyarbakir au cours de l’année scolaire 2019/2020. L’analyse a permis de démontrer que pour 1 livre turque investie, 2,75 livres turques de valeur sociale sont créées.Le projet « Teachers Communities » vise à créer des communautés locales qui renforcent l’autonomie des enseignants, professionnellement et personnellement,  en créant un réseau de soutien et en fournissant un espace pour partager des expériences et diffuser des informations.

 

Publications

 

En France 

  • A la demande de la secrétaire d’Etat de la jeunesse et de l’engagement Sarah El Hairy, un rapport sur l’évaluation des actions associatives a été publié ce mois-ci. Il revient sur les enjeux pour le secteur associatif et les pouvoirs publics, les freins, les conditions à réunir et les leviers de développement de la démarche. Le rapport a été rédigé après l’audition de nombreux acteurs de l’évaluation d’impact social dont le Labo E&MISE de l’ESSEC. Il présente également des exemples d’évaluation d’actions associatives : ADIE dans le secteur de l’insertion par l’emploi, CERISE pour les espaces de vie et de culture à Paris, Enactus dans le secteur du développement de compétences, Les Restos du coeur dans le secteur de la solidarité etc.
  • Carenews vient de publier un article sur l’évaluation d’impact social de la Fondation FDJ (Française des Jeux) menée sur 2021 par le cabinet de conseil EY. La Fondation cherche à soutenir l’éducation et l’insertion en aidant des associations porteuses de solutions face à l’exclusion et au décrochage scolaire et social. L’étude révèle que le soutien de la Fondation a permis de provoquer un changement positif pour plus de 300 000 bénéficiaires finaux. 80 % se sentent davantage à même de devenir acteurs de leur parcours. Elle montre également que pour 1€ investi, la valeur sociale créée s’élève à 3,4€ (méthode SROI). Ces résultats ont permis à la Fondation de renouveler son mandat pour 5 ans et d’obtenir une hausse de budget de 25% .
  • La Revue Banque, dans son article La double matérialité, pierre angulaire de la démarche impact, souligne l’importance de l’intégration de l’investissement à impact à des normes comptables structurées et communes. L’investissement à impact privilégie en priorité la production d’impacts sociétaux “réellement” constatables, avec une preuve du lien de causalité entre l’action mise en place et le changement constaté sur une longue période. Il nécessite l’émergence notamment d’une comptabilité sociale et environnementale qui permettrait de rendre compte, d’analyser et d’évaluer via un cadre commun incluant  les impacts de l’environnement sur l’entité comptable (“matérialité simple” ou “matérialité financière”) mais aussi de l’entité comptable sur l’environnement (“matérialité socio environnementale”). A cet égard, il est important de préciser que les travaux conduits sous l’égide de Finance for Tomorrow se poursuivent et que la clef de voûte de la définition de l’investissement à impact, proposée et publiée le 29 septembre 2021, est bien la double matérialité, avec notamment le recours recommandé à la théorie du changement pour prouver l’intentionnalité , la mesurabilité et l’additionnalité de l’investissement, qui constituent les 3 piliers de la définition.       
  • Nils Pedersen, président de La Fonda, revient dans une interview Carenews sur la nécessité de rigueur et transparence méthodologique dans la démarche d’évaluation d’impact, bases de crédibilité et d’amélioration continue.
  • La FERDI (Fondation pour les Études et Recherches sur le Développement International) a publié l’article “Lost in impact : Une nouvelle cartographie pour les aventuriers du sens” de Jean-Michel Severino. Il souligne le besoin de structuration et d’encadrement de l’investissement à impact face au “green and social washing”.
  • A la suite d’un groupe de travail où des experts de l’évaluation se sont réunis, la SFE (Société Française de l’Evaluation) et le SVF (Social Value France) ont rédigé un document analysant et comparant  les pratiques évaluatives des politiques publiques et de l’évaluation d’impact social. Ils y abordent les différents acteurs impliqués, les définitions et enjeux de l’évaluation ainsi que les cadres, les méthodologies et pratiques de capitalisation qui peuvent être mises en place.
  • La fondation Devoteam, accompagnée dans son évaluation d’impact social par le Labo E&MISE de l’ESSEC a publié un article sur les impacts du mécénat de compétences. Les structures accompagnées notent une amélioration de l’activité pour 80% d’entre elles et un transfert de connaissances/compétences : 40% ont déclaré que leurs employé(e)s avaient acquis des connaissances et compétences. Du côté des consultant(e)s Devoteam impliqué(e)s dans le mécénat, on constate une montée en compétences : 72% d’entre eux pensent que cette expérience leur sera utile dans leur vie professionnelle future et un sentiment d’utilité au travail pour 72% d’entre eux.

 

A l’international 

 

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Note de Veille rédigée par Clara Cohade et Claire Salmon, sous la direction de Thierry Sibieude et d’Elise Leclerc et avec la contribution de Louis Raynaud de Lage.