Observatoire évaluation impact social

Veille mensuelle française et internationale de l’évaluation d’impact social n°27 – Actualités

Janvier 2024

Événements et actualités du secteur

En France

  • Lors des journées de l’économie autrement, organisées par le média Alternatives Économiques, qui se sont déroulées à Dijon les 24 et 25 novembre 2023, une table-ronde intitulée « Impact social et environnemental : comment valoriser ce qui compte vraiment ? » s’est intéressée à la question de la mesure d’impact et à la pertinence d’une telle démarche pour les structures de l’économie sociale et solidaire (ESS). On en conclut que pour rendre compte de la dynamique dans l’ESS et valoriser l’activité des structures de l’ESS, il est nécessaire d’utiliser d’autres indicateurs que la contribution des organisations au PIB et à l’emploi.
  •  Le cabinet de conseil Koreis a organisé un atelier mercredi 20 décembre dans ses locaux pour que les participants puissent mesurer l’impact social de leur activité. “Être entrepreneur social c’est mettre l’impact au cœur de son activité”. Mais comment le définir ? A quoi cela sert-il ? Comment le mesurer ? Quelles sont les démarches ? Au programme de cet atelier : une présentation des notions et enjeux de l’évaluation d’impact social, une description des principales étapes d’une démarche d’évaluation d’impact et une présentation des principaux outils et aide au choix en fonction du projet ainsi que des conseils pratiques pour les démarches à faire.
  • « Changer le système ! » est le thème de la seconde édition du Sommet de la Mesure d’Impact organisé par l’impact Tank, qui se tiendra le 18 avril 2024 au Conseil économique social et environnemental (Cese). “Alors que 700 millions de personnes dans le monde sont encore dans l’extrême pauvreté, la mesure d’impact envisage l’entreprise à travers son rôle social et environnemental, sa responsabilité économique et financière, mais aussi politique vis-à-vis de l’intérêt général. Elle invite à une vision systémique de l’impact. Dans l’accès à la santé, l’égalité des chances, la cohésion sociale, la lutte contre la précarité, la biodiversité ou la protection de l’environnement, l’entreprise a un rôle politique à jouer”.
  • Un Appel à manifestation d’intérêts pour expérimenter des processus évaluatifs co-construits entre associations et pouvoirs publics est lancé par le Fonjep, en partenariat avec l’Institut français du Monde Associatif. Il s’adresse aux équipes de recherche souhaitant expérimenter des processus évaluatifs co-construits entre associations et pouvoirs publics financeurs. L’objectif est de révéler la valeur créée des actions menées par les associations de jeunesse et d’éducation populaire afin de permettre la mise en discussion des apprentissages et la construction collective de stratégies envers et avec les populations de leur territoire. Date limite pour déposer sa candidature : jeudi 29 février 2024.
  • L’Avise a organisé le jeudi 7 décembre 2023 les Rencontres nationales des acteurs de l’évaluation de l’impact social. Une cinquantaine d’acteurs de l’évaluation de l’impact social était regroupée à la Maison de la Conversation à Paris pour une journée d’échange sur six thématiques différentes ayant trait à la mesure d’impact social afin de favoriser le partage de connaissance et développer les pratiques.

 

A l’international 

  • L’IAIA (International Association for Impact Assessment) propose plusieurs formations démarrant en janvier et février autour de la réalisation d’évaluations d’impact efficaces. Plus d’informations et inscriptions ici
  • Social Value UK propose sa formation “Social Value & SROI practitioner » en ligne et en présentiel (en anglais), avec un format de cinq rencontres sur deux semaines. Les prochaines sessions démarreront le 14 février et le 13 mars. 

 

Rapports d’impact

En France

  • En 2022, le Groupe ARES, accompagné par Ellyx, a entrepris une évaluation de son impact social, afin de mieux évaluer les progrès réalisés par les personnes accompagnées. Ce travail s’est basé sur un travail collaboratif, notamment via un séminaire interne qui a réuni 240 salariés permanents et a permis de cartographier les impacts recherchés. Ce rapport complet permet de mieux comprendre les facteurs clés de réussite d’un parcours d’insertion.

 

A l’international

  • Des chercheurs publient dans l’American Economic Review une étude portant sur l’impact à long terme d’une thérapie comportementale sur des hommes violents au Liberia. Dix ans après l’intervention, les comportements comme le vol ou le trafic de drogue avaient diminué plus qu’après un an. 
  • Gopinath Annadurai et Soham Sahoo de l’Indian Institute of Management de Bangalore ont réalisé une évaluation d’impact social portant le programme First-Generation Graduate Scholarship (FGGS), lancé en 2010 dans l’État indien du Tamil Nadu, qui vise à dispenser de frais de scolarité les étudiants de première génération qui poursuivent des études techniques dans les domaines de l’ingénierie, de la médecine et de l’agriculture. L’étude note que cette politique d’inclusion s’est traduite par une augmentation d’environ 43 % du taux moyen d’inscription aux cours professionnels et a conduit à plus long terme à une réorientation des bénéficiaires vers le secteur des services. 
  • Scott E. Carrell (Université du Texas) et Michal Kurlaender (Université de Californie) publient dans l’American Economic Journal un article intitulé “My Professor Cares: Experimental Evidence on the Role of Faculty Engagement” portant sur l’impact de comportements spécifiques du corps enseignant à l’université visant à accroître la réussite des étudiants issus de groupes historiquement sous-représentés. Le programme a des effets positifs sur la perception plus positive du professeur et les notes obtenues par ces élèves. A plus long terme, les étudiants participant au programme sont plus susceptibles de rester à l’université, et d’obtenir leur diplôme. 
  • Dans le cadre de son projet PIISE (Pédagogie Innovante et Impact Social en Éducation), l’Institution Tahar Sebti (ITS) a dévoilé les résultats d’évaluation et mesure d’impact de sa méthode pédagogique jeudi 7 décembre 2023 à Casablanca. S’inscrivant dans une démarche citoyenne, PIISE se veut un projet pilote innovant et fédérateur, visant à promouvoir un modèle d’école inclusive, valorisant le capital humain dans sa globalité et le mettant au centre de sa méthodologie. L’approche globale étant socioconstructiviste, PIISE intègre des démarches pédagogiques modernes, innovantes, tenant compte des particularités et spécificités des apprenants. Cette vision ambitionne d’inspirer l’écosystème éducatif marocain et de s’étendre progressivement dans le pays.

 

Publications

En France 

  • Dans un article du DM.COM est livré le top 10 des méthodes, dont l’évaluation de l’impact social, pour évaluer l’efficacité de son programme de responsabilité sociale d’entreprise (RSE). Elles permettent de garantir que l’entreprise contribue réellement au bien-être de la société. L’évaluation de l’efficacité d’un programme de RSE est un processus continu qui exige une approche globale. En utilisant ces méthodes, l’entreprise peut s’assurer que ses actions en matière de RSE sont alignées avec ses objectifs. 
  • Dans un article de Basta magazine, «Les contrats à impact social : cheval de Troie de la financiarisation des associations » Marianne Langlet, du Collectif des associations citoyennes, fait une revue des « contrats à impact social » que peuvent signer les associations avec des investisseurs pour de potentiels retours sur investissement. Selon l’auteure, ils menacent l’intérêt général car ils portent une transformation profonde du rôle des associations et l’évaluation par la mesure de l’impact, désormais de plus en plus utilisée dans les associations, marque cette transformation. Pour Marianne Langlet, “l’évaluation de l’utilité sociale s’efface au profit d’un contrôle par la preuve de l’impact d’une action et aussi par la preuve que l’argent placé rapporte ou non”. Pour l’auteure de cet article, cet outil est un cheval de Troie de la financiarisation des associations. 
  • Au sein de Léo Lagrange Petite Enfance, une démarche d’évaluation d’impact social a été lancée de mars à octobre 2023. L’objectif de cette expérimentation est de valoriser l’action de Léo Lagrange au sein de la petite enfance, l’apport des valeurs de l’éducation populaire et ainsi les effets en termes d’insertion, d’inclusion ou encore d’égalité sur le territoire. Cette démarche d’évaluation de l’impact social représente une opportunité pour démontrer la valeur sociale créée par les activités petite enfance de Léo Lagrange et pour mieux valoriser leur utilité sociale, aussi bien auprès des collectivités, que des parents ou des professionnels.  Un bilan de cette démarche d’évaluation est en cours d’élaboration et sera présenté au séminaire petite enfance organisé en direction des directeurs du réseau Léo Lagrange les 23 et 24 novembre 2024 à Vaulx-en-Velin.
  • S’appuyant sur un matériau recueilli dans le cadre d’une étude commanditée par la DARES, un article de la revue Travail et Emploi : Territoires zéro chômeur de longue durée. Rupture ou convergence avec l’insertion par l’activité économique ? s’intéresse aux points communs et aux divergences entre l’expérimentation territoires zéro chômeur de longue durée et les dispositifs de l’insertion par l’activité économique. A l’issue de cette étude il est mis en évidence combien l’ambition originelle du projet le positionne à distance des évolutions de l’insertion par l’activité économique. Pour autant, l’opérationnalisation de l’expérimentation produit des formes de convergence avec cette dernière.
  • La publication « S’approprier (adopter) la mesure d’impact social : à quoi faut-il réfléchir ? » réalisée par la Chaire ESS de l’Université Lyon II, vise à apporter des clés de compréhension autour des principales questions liées aux démarches d’évaluation. Ce quatrième carnet de la chaire ESS de l’Université Lyon II propose de répondre aux questions Pourquoi ? Quoi ? Quand ? Qui ? Comment ? posées dans les démarches d’évaluation de l’impact social des entreprises de l’ESS à l’échelle de la métropole Lyonnaise et plus largement en Auvergne Rhône Alpes (AURA).

 

A l’international 

  • Eval Academy propose un article méthodologique sur l’échantillonnage aléatoire stratifié, une méthode permettant d’obtenir un échantillon représentatif d’une population. Plutôt que de sélectionner au hasard tous les membres d’une population (comme dans l’échantillonnage aléatoire), l’échantillonnage stratifié divise la population concernée en sous-groupes distincts ou strates sur la base de caractéristiques désignées. Une fois la population stratifiée, un échantillon aléatoire est prélevé dans chacune des strates. Cela permet de s’assurer que chaque sous-groupe est adéquatement représenté dans l’échantillon final.
  • Lisa Hehenberger et Leonora Buckland publient un article intitulé “How impact measurement fosters the social economy” dans lequel elles reviennent sur des enjeux clé liés à l’évaluation d’impact social  avant de formuler des recommandations pour les décideurs politiques portant notamment sur l’importance d’un agenda de recherche sur le sujet. 
  • Dans un article de blog, 3ie (International Initiative for Impact Evaluation) présente les tendances observées concernant la réalisation d’évaluations d’impact social en Afrique sub-saharienne depuis 1990. On y observe une nette hausse des travaux réalisés à partir de 2010, ainsi qu’une concentration d’études produite dans des pays d’Afrique de l’Est. 
  • En 2021, l’Association sud-africaine de suivi et d’évaluation a organisé un hackathon de l’évaluation impliquant diverses parties prenantes dans des processus de co-création pour répondre à des défis liés à l’évaluation d’impact. Un article revient sur le déroulé de ce hackathon ainsi que ses facteurs clés de succès.

 

Newsletters

 

Retrouvez tous les mois notre veille internationale sur l’évaluation d’impact social sur la page LinkedIn du Labo. Des questions ? Des propositions de contributions ou des solutions pour l’évaluation d’impact social ? Contactez-nous via leclerc@essec.edu 

Note de Veille rédigée par Clara Cohade et Clara Brochard Kapela, sous la direction d’Elise Leclerc.