Juin 2023

Événements et actualités du secteur

En France

    • La 3e édition des Petits-déjeuners de la mesure d’impact a eu lieu mardi 23 mai à 9 heures au Bar à Bulles, à Paris XVIIIe. Cette session du groupe d’échange porté par Convergences et coanimé par l’Avise et Improve, a eu comme fil rouge les thématiques suivantes : “Mesurer l’impact territorial” et “Intégrer la biodiversité dans sa mesure d’impact environnemental”.
    • Le J-Pal Europe organise les 22 et 23 juin prochains un colloque au Collège de France intitulé “Science and the Fight against Poverty: How Far Have We Come in 20 Years and What’s Next?. Ouvert au grand public, ce colloque de deux jours se concentrera sur la manière dont l’innovation et les preuves scientifiques font progresser la lutte mondiale contre la pauvreté. L’événement réunira des chercheurs, des décideurs politiques, des innovateurs sociaux ainsi que des bailleurs de fonds. Le 22 juin, l’accent sera mis sur l’Europe, et la journée du 23 juin sera consacrée aux défis de la réduction de la pauvreté dans le monde.
    • À l’occasion du changement de gouvernance du Mouvement Impact France (MIF), la nouvelle présidence, composée de Julia Faure et Daniel Demurger, a été interviewée dans l’émission aux heures de grande écoute Quotidien. Le duo a fait part de sa vision pour Impact France sous leur régime en soulignant l’importance de la mesure d’impact. Le replay est à retrouver ici.
    • Antropia ESSEC a organisé le 22 mars dernier un atelier-débat autour de l’évolution de l’évaluation d’impact social en France au cours des 15 dernières années, de sa pratique expérimentale à son intégration croissante dans la vie des organisations en passant par l’émergence d’acteurs axés sur l’impact et les attentes accrues des financeurs. Cet atelier-débat, réunissant le gratin de la mesure d’impact sociale, a exploré comment l’évaluation d’impact social peut aider à changer le monde, en mettant en évidence les approches de pilotage par l’évaluation d’impact ainsi que la diffusion d’une culture d’évaluation d’impact social. L’évènement s’est déroulé au site exécutif de l’ESSEC Business School au CNIT et était retransmis en direct sur leur chaîne Youtube et son replay est disponible dessus.
    • Le média Carenews a publié la 3e édition de son Top 50 de l’entrepreneuriat à impact. 212 lauréats répartis dans 10 catégories d’impact ont été évalués par le biais d’une méthodologie rigoureuse construite avec Thierry Sibieude, cofondateur de la Chaire d’innovation sociale de l’ESSEC, et le cabinet Haatch a été chargé de la collecte et l’analyse des données. Enfin, un jury d’experts a été mis en place pour départager les lauréats avec des scores sensiblement proches. Chaque catégorie est accompagnée d’une mise en contexte par un acteur de l’impact dans le domaine et chaque pensionnaire du Top 50 y est présenté. Allez découvrir le fleuron de l’impact avec cette promotion 2022 ici !
    • Retrouvez le 8 juin 2023 la célébration des 10 ans du National Advisory Board (NAB) France. À l’initiative de FAIR, de France Invest et du FIR, venez passer la matinée à la Caisse des Dépôts pour échanger autour de l’investissement à impact en compagnie de Sir Ronald Cohen et bien d’autres experts internationaux. Inscrivez-vous dès maintenant pour réserver vos places ici

A l’international 

    • La Commission européenne a proposé le 22 mars dernier une nouvelle directive pour lutter contre le greenwashing . La directive “Green claim” précise les obligations des entreprises en matière de transparence et d’évaluation quant à l’impact environnemental de leurs produits.
    • Innovations for Poverty Action (IPA) et Abdul Latif Jameel Poverty Action Lab (J-PAL) ont reçu conjointement une subvention de 10 millions de dollars de la Fondation IKEA pour créer le premier fonds de recherche au monde dédié à la production de données probantes sur les programmes pour les populations déplacées et les communautés d’accueil. L’objectif de ce fonds est d’éclairer la conception de politiques et de programmes qui permettent aux réfugiés et aux autres personnes contraintes de fuir de reconstruire leur vie, de créer des moyens de subsistance durables et de parvenir à l’autosuffisance. Un premier appel à projets a été lancé.
    • Abhijit Banerjee et Esther Duflo, lauréats du prix Nobel et professeurs au Massachusetts Institute of Technology proposent une session en ligne du cours payant “Good Economics for Hard Times” (un livre éponyme existe également) à partir du 30 mai. D’une durée de 11 semaines, ce cours aborde les sujets de l’usage des données pour s’attaquer à certaines problématiques sociales, de ce à quoi ressemble la recherche économique actuelle et de comment les outils modernes des économistes peuvent servir la société. Plus d’informations ici. Le MIT propose également un cours suivant les mêmes modalités, intitulé “Data analysis for social scientists.
    • Social Value UK propose sa formation “Value & SROI practitioner » en ligne, avec un format de cinq rencontres sur deux semaines. Une session non-virtuelle aura lieu à Londres à partir du 20 juin. 

Rapports d’impact

En France

    • Le J-Pal a travaillé sur la sensibilisation à la pollution liée au chauffage au bois en France, au cours d’une expérience durant laquelle un groupe a reçu des informations de sensibilisation générale, tandis que l’autre a reçu des informations adaptées à la consommation de leur foyer. Ce dernier groupe a changé son comportement. Les conclusions de cette expérimentation sont disponibles en ligne.
    • Koreis a publié une courte synthèse d’une mesure d’impact pour le programme Agir pour l’entrepreneuriat féminin 91 de l’association de conseil et d’accompagnement REC Innovation. Par le biais de questionnaires, les lauréates expriment leur satisfaction sur l’efficacité du programme avec 92% des lauréates répondantes qui affirment que le programme a contribué à la structuration de leur projet et 84% à son développement. De manière plus factuelle, le budget des projets des lauréates a augmenté de 36% entre 2021 et 2022 et le chiffre d’affaires de 36%, avec au total plus de 200 emplois créés par les structures accompagnées. Les résultats mis en avant dans ce rapport permettront de mettre en avant l’efficacité du programme et de convaincre de nouvelles entrepreneuses de candidater pour la future promotion.
    • Le cabinet EY a été missionné par La Française des Jeux pour réaliser le rapport annuel de leur Fondation d’entreprise. Dans ce dernier, le cabinet EY a produit une mesure de son impact social sur leurs 5 dernières années d’activité ainsi qu’un SROI : 3,4 euros sont créés pour chaque euro de soutien aux associations par la Fondation FDJ. Ces études sont au centre de ce rapport et sont une nouvelle preuve de la démocratisation de la mesure d’impact sociale en France. 
    • L’Association Nationale Des Épiceries Solidaires (ANDES), a publié, à l’aide du Groupe SOS – Consulting et Impact Track, la première étude sur l’impact  social des épiceries solidaires. Cette étude se base sur des enquêtes menées en 2020, donc particulièrement impactées par la crise sanitaire, mais se base sur une méthodologie solide et transparente avec une approche qualitative, par le biais d’entretiens téléphoniques, et une approche quantitative avec la rédaction d’un questionnaire. Au total, 456 bénéficiaires des épiceries solidaires ont été mobilisés pour 38 épiceries solidaires réparties sur toute la France métropolitaine et les DROM. Les bénéficiaires de cette aide alimentaire sont majoritairement des populations précaires (travailleurs aux revenus modestes, des familles monoparentales, des étudiants ou des personnes âgées avec des petites retraites). Cinq principaux impacts sur ces bénéficiaires ont été particulièrement mis en avant : l’accès à une alimentation de qualité et diversifiée, un renforcement du lien social et une sortie de l’isolement, une amélioration de l’estime de soi, de l’autonomie et du pouvoir d’agir, un renforcement de la capacité à surmonter les difficultés financières et l’amélioration de l’accès aux droits et à l’information.
    • Sous la forme de 6 observations non-participantes et 41 entretiens semi-directifs, l’Agence Phare a réalisé, avec le soutien de la fondation MNHla mesure d’impact social du projet “Ambassadeur Santé mentale” de la fondation ARHM. Les résultats appuient sur les effets bénéfiques de ces interventions dites “paires-à-paires”, que ce soit pour le jeune bénévole intervenant qui va développer et acquérir de nouvelles compétences et connaissances, que pour le jeune sensibilisé par l’intervention qui va pouvoir s’ouvrir sur la santé mentale et découvrir des structures de prévention et de soin ainsi que des concepts psycho-sociaux. Enfin, les professionnels des structures d’accueil sont aussi sensibilisés à ces problématiques psychosociales rarement abordées et ont accès à des informations utiles et re-mobilisables.
    • Énergie Partagée publie une mesure d’impact pour les projets citoyens d’énergie renouvelable ainsi qu’un référentiel d’auto-évaluation de l’impact social pour de tels projets ou initiatives citoyens. En utilisant les résultats d’un questionnaire partagé à l’ensemble des personnes impliquées dans des projets citoyens de production d’énergie renouvelable, Énergie Partagée observe que les impacts vont bien au-delà d’une simple production d’énergie propre et de retombées économiques des projets classiques d’énergie renouvelable. Ces initiatives s’accompagnent d’abord d’une véritable montée en compétences sur la transition énergétique et de connaissances territoriales pour les acteurs locaux. De plus, c’est un vecteur fort d’implication et de sensibilisation citoyenne dans les politiques énergétiques et environnementales. Enfin, cela permet de créer de nouvelles collaborations multi-acteurs, expérimenter une autre manière de travailler et est un remède au sentiment d’impuissance face à l’urgence climatique. Le référentiel d’auto-évaluation aborde cinq dimensions : l’implication citoyenne, la production énergétique locale, la coopération transversale, les retombées économiques locales et la résilience territoriale.
    • Label Emmaüs a publié son rapport d’impact social et écologique annuel pour 2022. La plateforme d’e-commerce d’Emmaüs a depuis sa formation, entre autres, créé plus de 500 emplois, dont 300 en insertion et formé plus 1500 personnes aux métiers du e-commerce, dont plus de 800 en insertion. Une table ronde a aussi été organisée et diffusée sur LinkedIn pour échanger autour de ces chiffres et le replay est disponible ici.

A l’international

    • Un article de la revue HKS documente l’existence d’un « effet de formalité » dans les communications gouvernementales. À travers trois études en ligne et trois expériences sur le terrain dans différents contextes politiques, les chercheurs ont montré que les communications gouvernementales formelles sont plus efficaces pour influencer le comportement des résidents que les communications gouvernementales informelles. Les destinataires considèrent la source d’une lettre formelle comme plus compétente et plus digne de confiance, et considèrent la demande elle-même comme plus importante pour prendre des mesures, bien qu’il n’y ait pas de changement dans la compréhension ni dans la facilité perçue à prendre ces mesures. 
    • Le Quarterly Journal of Economics publie les résultats d’une étude menée en Turquie sur l’amélioration de l’atmosphère relationnelle sur le lieu de travail. Le programme,  évalué de façon randomisée encourage les comportements sociaux et l’utilisation d’un langage professionnel. Les résultats indiquent que les entreprises bénéficiaires du programme sont moins susceptibles de se séparer de leurs employés au niveau de la direction, que moins d’employés manquent d’aide professionnelle et personnelle et que les réseaux de soutien sont plus développés.
    • Des chercheurs de Brown University (Etats-Unis) ont réalisé une évaluation randomisée du programme “Detroit Promise Path,” visant à soutenir les étudiants à faibles revenus des “community colleges” dans la poursuite de leurs études. Ce programme a été conçu pour compléter la bourse College Promise, en offrant aux étudiants un accompagnement, un suivi pendant l’été et des incitations financières. L’évaluation a montré que les étudiants bénéficiant du programme s’inscrivaient à un plus grand nombre de cours et obtenaient plus de crédits que ceux bénéficiant uniquement de la bourse. Cependant, au bout de trois ans, il n’y avait pas d’impact perceptible sur les diplômes obtenus.
    • La revue Public Money and Management publie une étude sur le système intégré de santé frontalier du Brésil (SIS-Fronteiras). Des techniques d’appariement des scores de tendance et de comparaison des différences ont été appliquées pour analyser les indicateurs de santé des 588 municipalités situées dans la bande frontalière du Brésil. Ensuite, les auteurs ont mené et analysé 23 entretiens et 12 groupes de discussion. Les résultats suggèrent que l’inadéquation du modèle de gouvernance explique l’échec de l’amélioration des conditions de santé dans ces zones. Cet article nous permet d’approfondir la compréhension des politiques publiques et, en particulier, des interventions de santé publique dans les régions frontalières.

  • Publications

En France 

    • La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques a publié les derniers chiffres clés sur le handicap dans son dernier panorama. Cette publication, découpée en 28 fiches inscrites dans 6 chapitres, détaille de manière exhaustive un grand nombre d’unités de mesure de l’évaluation du handicap en France grâce aux études statistiques les plus récentes sur le sujet. Enfin, vous pourrez pour la première fois, retrouver dans ce rapport, la traduction FALC (Facile à lire et à comprendre) d’une étude de la DREES sur le thème des adultes handicapés accueillis dans les établissements et services médico-sociaux.
    • À l’occasion de 25 ans de travaux au service de la finance à impact social, le collectif FAIR publie un livret de leur conseil scientifique. Dans cette publication, vous pourrez découvrir les analyses de nombreux acteurs de la finance à impact. Côté mesure à impact social, vous pourrez retrouver le regard expert d’Elise Leclerc et Thierry Sibieude sur l’apport des Objectifs de Développement Durable (ODD) en termes d’échelle d’évaluation pour l’impact social.

A l’international 

    • Lisa Hehenberger (Esade) publie dans la SSIR une tribune intitulée “Prioritizing Impact Measurement in the Funding of Social Innovation,” encourageant les bailleurs de fonds à intégrer davantage les données d’impact social à la gestion de leur activité et à mettre les bénéficiaires de leurs actions au coeur de leurs pratiques.
    • En écho, Kevin Starr (président de la fondation Mulago, Etats-Unis) a rédigé dans la même revue l’article “Don’t Feed the Zombies” – les zombies étant des associations qui desservent la cause pour laquelle elles sont engagées. Le pilotage de l’impact social est selon l’auteur la solution pour limiter le développement de ces zombies, et pour les financeurs un moyen de s’assurer de ne pas les soutenir. 
    • BetterEvaluation (Australie) recense dans un article de blog des bonnes pratiques à destination de bailleurs de fonds pour soutenir des pratiques de suivi, d’évaluation et d’apprentissage sur le terrain.
    • Le Canadian Partnership for Women and Children’s Health partage un guide intitulé “Ethics in MEAL for Health and Rights Programming: A Short Guide”. Ce guide recense des considérations éthiques à prendre en compte à différentes phases de l’évaluation d’impact de projets liés à la santé. 
    • Thomas B. Fischer, chercheur à l’université de Liverpool, a mené une enquête internationale sur la simplification des évaluations environnementales et autres (incluant les évaluations d’impact sociales). 45 praticiens de l’évaluation d’impact y ont participé et les résultats indiquent que si, dans environ trois quarts des cas, des efforts de simplification sont en cours ou prévus, notamment en ce qui concerne la réduction des coûts et du temps nécessaires aux évaluations. Pour deux tiers des développements contraires ont également été signalés. Ceux-ci portent notamment sur l’extension des exigences existantes, comme la prise en compte d’autres aspects dans les évaluations et la couverture d’actions supplémentaires soumises à l’évaluation.
    • Dans le cadre de son action « Promouvoir les écosystèmes de l’économie sociale et solidaire », l’OCDE publie un nouveau guide sur l’évaluation d’impact social de l’économie sociale et solidaire. Ce guide s’appuie sur un exercice de cartographie et sur des exemples de bonnes pratiques provenant de plus de 33 pays et explique comment les décideurs politiques peuvent soutenir la mesure de l’impact social pour l’économie sociale et solidaire. 
    • Le CEDIL (Royaume-Uni) a financé plusieurs études qui utilisent des méthodes d’apprentissage automatique (machine learning) pour optimiser les conclusions tirées d’évaluations d’impact conduites sur des programmes de développement complexes impliquant un suivi des participants dans le temps. L’objectif de cette démarche est que les approches d’apprentissage automatique permettent de découvrir de nouvelles perspectives sur la variation des réponses aux interventions et sur les mécanismes de causalité possibles, et le CEDIL en partage les premiers apprentissages dans un document de travail.

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Note de Veille rédigée par Clara Cohade, Gaspard Cherruault, sous la direction d’Elise Leclerc.